C’est par la photographie, la vidéo et l’installation que Mei-Kuei Feu élabore sa pratique. Elle s’intéresse aux sujets vitaux et vulnérables et plus particulièrement aux matières évanescentes se transformant sous l’influence de l’humidité, de la température ou du temps. Cet intérêt s’est cristallisé dans ses dernières explorations liées à la respiration en créant une zone « vide » qui pourtant n’est pas « néant ». Ses installations-projections examinent le rapport du corps à l’espace, notamment en mettant en scène les lieux quotidiens de passage et de transition, en superposant et en juxtaposant les images fixes ou mouvantes à divers matériaux et à l’environnement bâti. Les éléments défectueux, négatifs, flous, évanescents et en contre-jour sont récurrents et actifs dans ses œuvres. Ceux-ci y cohabitent avec leur contraire, créant une zone indéterminée qui rend possibles l’alternance et le changement. Attirée par la trace fortuite de la respiration, elle explore son mouvement et sa texture nuageuse pour en saisir l’état insubstantiel.
Mei-Kuei Feu vit et travaille à Montréal depuis 1996. Diplômée aux beaux-arts de l’Université Tung-Hai (Taïwan), elle est aussi titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal. Elle a obtenu plusieurs bourses publiques et privées pour ses projets de création et d’art communautaire, notamment du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Ses œuvres ont été présentées au Québec, en Colombie-Britannique et à Taïwan.